Sortir du bourbier afghan

Publié le par Alex

« Nous ne faisons pas assez pour le développement, en Afghanistan en particulier  », déclarait Bernard Kouchner le 17 septembre sur France Info. Nous sommes alors en droit de nous demander ce que certains Etats européens font dans cette région.

 Combien sont les soldats à  être tombés sous les balles ? Tout cela n’est pas rien. C’est alors que nos opérations là-bas doivent être menées avec raison et mesure. C’est ensemble et en particulier entre européens que l’on doit décider de notre stratégie. Nous sommes tous concernés au nom de la lutte contre le terrorisme, pour nos idéaux et le respect de nos frontières.

Un grand nombre de pays sont engagés depuis 2001 déjà, (avant la guerre en Irak) dans le but de capturer un certain Ben Laden et d’anéantir les insurgés Talibans. Cependant cet objectif providentiel a du mal à être atteint. Devons nous partir ou bien rester ? Le fait est que nous sommes engagés. Qu’elles doivent quitter rapidement le terrain ou non, les troupes présentes sur place doivent être redirigées. 

Un autre point à ne pas négliger est la situation politique du pays. Des élections viennent d’avoir lieu, le très corrompu Amid Karzai a repris le pouvoir. Abdullah Abdullah aurait pourtant été le plus à même de tenir compte de la diversité afghane, des pachtouns aux tadjiks en passant pas les hazaras.

Quel peut être le poids de l’Europe dans ce conflit si complexe? « Europe, which number ? » se demandait déjà Madeleine Albright en 1997 alors Secrétaire d’Etat américaine. L’Europe peut désormais parler d’une seule voix, certes, mais les divergences, sur le sujet afghan en particulier, demeurent bien trop grandes. En effet, seul le couple franco-allemand semble s’entendre. Le Royaume Uni compte certes lui aussi renforcer son contingent sur place, mais sous les pressions de Barack Obama, accessoirement prix Nobel de la Paix. L’Italie, quant à elle, compte ses morts et veut cherche une solution de replis.

Mais le fait est que lorsqu’il s’agit d’hommes et en l’occurrence de nos soldats, le consensus a lieu d’être ; sauf que l’Europe n’est pas l’Asie, nous avons un léger penchant pour le conflit. Toutefois, on peut comprendre la réticence de certains pays européens. En effet, ce sont les Etats-Unis qui commandent les opérations et non sans erreurs. Il ne devrait s’agir en aucun cas d’une force d’occupation mais d’une force de (re)construction. Et c’est là que l’Europe a son rôle à jouer, vous savez cette Europe dont les idéaux sont la Liberté et le respect des Droits de l’Homme.

Permettez-moi alors d’être un peu gaullien. Et si on construisait une Europe à la française  (du moins pour la défense) ? Prenez pour modèle nos soldats, ceux là même qui patrouillent avec leur bérets et saluent les populations. Ajoutez-y les ONG qui ne font pas dans l’assistanat telle Mission Enfance qui a par exemple réussi à mettre écoliers et écolières sur les mêmes bancs.  Et vous réaliserez alors une action qui a du sens.

Oserions-nous combiner nos armées et nos sociétés civiles, pour aller dans cette voie ? Ce serait là l’occasion de renouer avec l’idée d’une Europe de la Défense lancée en 1954. Concrètement, il s’agit de combattre les insurgés mais aussi de rassembler nos fonds pour reconstruire l’appareil étatique ainsi que remettre en place l’appareil économique afin d’appliquer la fameuse règle 1+1= 3. L’Europe pourrait d’une part se forger une identité qui demeure aujourd’hui partielle et montrer au reste du monde qu’elle est bien plus qu’un marché commun.

 L’Europe doit servir de modèle, s’ériger en « quatrième voie ». N’est-elle pas d’ailleurs le fruit de la guerre et la réunion d’identités multiples ?

 

Théophile

 

Publié dans UE

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